Jean-Jacques Waltz - dit Hansi - grand falsificateur de l'histoire de l'Alsace.

SOMMAIRE

De la Préhistoire au Ve siècle - L'Alsace avant l'Alsace

La vallée du Rhin est probablement déjà occupée il y a un million d’années. Les plus anciennes traces d’oc­cupation de ce qui deviendra l’Alsace remontent au Paléolithique inférieur et ont été trouvées à Achenheim et à Hangenbieten : il s’agit d’outils en silex d’Homo erectus, vieux de 700 000 ans environ.

Avec le Néolithique, qui débute en Alsace vers 5000 av. J.C., les trouvailles sont plus abondantes. Elles té­moignent de la présence de peuples nouveaux, venus des bords de la Mer Noire. Ceux-ci se sédentarisent : ils créent les premiers villages structurés et pratiquent l’agriculture et l’élevage.

D’autres mouvements de population suivent. Au VIIIe siècle av. J.C., ce sont les Celtes, originaires de la vallée du Danube, qui s’installent en Alsace ; leur civilisation s’étend bientôt sur une grande partie de l’Europe oc­cidentale. Les échanges commerciaux se développent.

Les Celtes sont un ensemble de peuples. En Alsace, on trouve des Rauraques et des Séquanes au sud et des Médiomatriques au nord. Au Ier siècle av. J. C., une nou­velle civilisation arrive du nord : les Germains. En 58 av. J.C., une coalition menée par Arioviste est battue par les Romains de César, sans doute à proximité de Cernay. Cependant, un des peuples de la coalition vaincue, les Triboques, est autorisé à rester sur la rive gauche du Rhin. Les Romains eux-mêmes ne prennent vraiment pied en Alsace que quelques décennies plus tard.

La colonisation romaine se traduit par la construction de routes et de villes et par une forte présence mili­taire. L’artisanat se développe. Les vétérans de l’armée développent dans leurs fermes un système de champs ouverts. De nouvelles techniques mais aussi de nou­velles croyances font leur apparition. Le latin s’impose.

A partir du IIIe siècle, la pression des Alamans, peuple germanique établi dans l’actuel Bade-Württemberg, devient plus forte. Ils s’installent sur la rive gauche du Rhin et mènent des raids en Gaule. En 357, l’em­pereur Julien l’Apostat les bat devant Argentoratum (Strasbourg) ; mais en 406, les Alamans chassent dé­finitivement les Romains.

Ve - IXe siècle - Les Alamans et les Francs

Buhl - Murbach l'abbaye du Saint-Empire romain
Buhl - Murbach l'abbaye du Saint-Empire romain.
En Alsace, nos ancêtres ne sont pas les Gaulois...

Les Alamans restent maîtres de l’Alsace pendant un siècle environ. Vers 500, ils sont battus par un autre peuple germanique, les Francs, et leur roi Clovis — Chlodowig en version originale — à Zülpich près de Cologne. Les Alamans d’Alsace sont désormais diri­gés par des Francs. A la mort de Clovis, en 511, l’Al­sace échoit au royaume d’Austrasie. Le pouvoir de ses successeurs mérovingiens s’affaiblit, surtout après la mort de Dagobert Ier en 639.

C’est pendant cette époque troublée des royaumes francs que naît le nom « Alsace », qui apparaît pour la première fois dans une chronique du milieu du VIL siècle sous la forme d’« Alesacius ». Plusieurs hypothèses existent quant à son origine. ALISA, un nom celte désignant « le pays au pied de la falaise » ? ILLSASS, un nom germanique désignant « le pays de l’Ill » ? AL/SASS, autre nom germanique, qu’on peut traduire comme « le pays étranger » ? Dans cette der­nière hypothèse, soit les Alamans parleraient de leur portion de territoire passé sous domination franque, soit les Francs de leur conquête alamane.

Vers 640, pour se protéger des remuants Alamans d’outre-Rhin, les rois francs créent un duché d’Alsace. Les ducs gouvernent avec l’aide d’un administrateur royal — dômes tiens — et d’un évêque. Ils christianisent la région en favorisant l’implantation d’abbayes. Le troi­sième duc, appelé Etichon ou Adalric, fait don d’un château, la Hohenburg, à sa fille Odile, qui le trans­forme en couvent et devient la première abbesse d’Al­sace. Le dernier duc, Liutfried, fonde, en 727, l’ab­baye de Murbach, qui devient rapidement un grand centre intellectuel.

Le duché disparait au milieu du VIIIe siècle : les Ca­rolingiens, qui déposent le dernier roi mérovingien en 751, se méfient de la puissance des ducs d’Alsace. Ils divisent donc l’Alsace en deux comtés : le Sundgau, au sud, et le Nordgau, au nord. Lorsque l’Empire ca­rolingien est partagé entre les fils de Louis le Pieux en 843, les comtés alsaciens reviennent à Lothaire. Suite au dépeçage de la Lotharingie, ils sont rattachés en 870 à la Francie orientale.

Xe - XI siècle - Le duché de Souabe et le comté d’Alsace

Le début du Xe siècle est marqué par des invasions de cavaliers hongrois. En 962, le couronnement du roi de Francie orientale, Otton, comme empereur, marque la naissance du Saint-Empire romain germanique. Cet immense Etat se compose de nombreuses entités, dont le duché de Souabe auquel l’Alsace appartient.

Les comtés alsaciens — nommés pour la première fois autour de l’an 900 — ne sont cependant pas abolis. Au Xe siècle, les comtes du Nordgau prennent le pas sur ceux du Sundgau, en mettant la main sur de nom­breux territoires dans le sud de la région… au point qu’on les appelle « comtes d’Alsace ». Vers l’an 1000, le comte Eberhard V meurt jeune. Son cadet, Hugues IV, marié à Heilwige, héritière du comté de Dabo, prend sa succession. Il réside habituellement au châ­teau d’Eguisheim. Connu pour sa forte personnalité, Hugues IV aurait ainsi donné à sa famille le nom de comte d’Eguisheim. Avec lui, les comtes de Nordgau sont à l’apogée de leur puissance.

Comme les ducs d’Alsace avant eux, les comtes d’Eguisheim – qui en sont de probables descendants – appuient leur pouvoir sur des monastères. Hugues IV fonde l’abbaye d’Altorf, puis celle de Woffenheim (près de Sainte-Croix-en-Plaine) avec son épouse Heilwige, laquelle fonde aussi, de son côté, l’abbaye de l’Oelenberg (près de Reiningue). Grands bâtis­seurs de châteaux vosgiens, les Eguisheim favorisent également l’éclosion de l’art roman en Alsace.

Le plus illustre personnage de cette lignée est Bruno, un fils d’Hugues IV, qui fut pape de 1048 à 1054 sous le nom de Léon IX. Pontife énergique et mobile, c’est lui qui envoie à Constantinople les légats, dont l’ac­tion malheureuse aboutira au Grand Schisme (1054).

A la fin du XIe siècle, le Saint-Empire romain ger­manique est secoué par la Querelle des Investitures, le pape disputant à l’empereur la supériorité sur la chrétienté. L’Alsace n’est pas épargnée : Hugues VII d’Eguisheim, partisan du pape, y affronte les Hohenstaufen, des fidèles de l’empereur, à la tête du duché de Souabe et de l’évêché de Strasbourg. L’assassinat du comte, en 1089, signe la fin de la lignée.

Otto I. der Große (Otton 1er le Grand) est couronné empereur en 962.
Bruno von Egisheim-Dagsburg, pape alsacien de 1049 à 1054 sous le nom de Leo IX (Léon IX).

XIIe - XIIIe siècle - A l'ombre des châteaux des Hohenstaufen

La Hohkönigsburg, citée la première fois en 1147 sous le nom de Burg Staufen.
Palais impérial de Hagenau, rasé sur ordre de Louis XIV.

Au XIIe siècle, les mottes castrales font place aux châ­teaux-forts. En Alsace, beaucoup d’entre eux sont les œuvres d’un Hohenstaufen, le duc de Souabe Frédéric II le Borgne, qui développe une ligne de défense le long des Vosges. On dira de lui qu’il « traînait toujours un château à la queue de son cheval ». Pièce centrale du dispositif de Frédéric le Borgne, le « Castrum Estu- fin » (futur Haut-Koenigsbourg) est bâti dans la pre­mière moitié du XIIe siècle dans la région de Sélestat, où les Hohenstaufen sont bien implantés.

Les Hohenstaufen sont l’une des familles les plus puissantes du Saint-Empire romain germanique. Frédéric le Borgne a brigué sans succès la couronne impériale, puis son frère Conrad est entré dans la compétition : élu « roi des Romains », il dirige le Saint-Empire, mais sans être sacré empereur. C’est finalement le fils aîné de Frédéric le Borgne qui, en 1155, devient le premier empereur de sa lignée : Frédéric Ie’ Barberousse.

Le nouvel empereur entretient des liens solides avec l’Alsace, dont il est peut-être natif. Il y consolide sa puissance, s’appuyant sur les châteaux-forts hérités de son père. Barberousse apprécie tout particulièrement Haguenau, qu’il dote d’un palais impérial où il réside souvent, faisant de la ville alsacienne un des centres politiques de l’Empire. La vie culturelle s’en trouve stimulée : l’Alsace donne naissance à des Minnesanger, ces troubadours de langue allemande, tels Reinmar von Hagenau et Gottfried von Strafiburg.

La dynastie des Hohenstaufen est fragilisée par la mort du fils de Barberousse, Henri VI, en 1197. Le fils de ce dernier n’a que trois ans, et il lui faudra batailler pour récupérer la couronne impériale, qu’il ceint en 1215. Frédéric II – c’est son nom – devient un empe­reur puissant. Il séjourne à plusieurs reprises en Alsace. Après sa mort en 1250, les luttes pour le pouvoir re­prennent et la dynastie impériale fondée par Barbe­rousse s’éteint en 1268.

Les Hohenstaufen auront favorisé en Alsace l’essor des villes, dotant plusieurs d’entre elles de remparts et de privilèges.

XIIIe - XIVe siècle - L’essor des villes

Une ville médiévale ne se définit pas par un nombre d’habitants mais par un certain nombre de caracté­ristiques : des remparts, une vie économique avec un marché, une charte, un sceau, voire le droit de battre monnaie…

Au Haut Moyen Age (Ve-XIe siècles), il n’existait qu’une seule ville en Alsace : Strasbourg. Mais au XIIIe siècle, une fièvre de créations s’empare de la région, due à la prospérité des campagnes, au dé­veloppement des échanges et à la volonté politique des Hohenstaufen : en deux siècles, environ 70 villes sont fondées, qui font de l’Alsace une des régions les plus urbanisées de la chrétienté.

Les fondateurs de ces villes sont les seigneurs ecclé­siastiques (13 villes naissent de la volonté de l’évêque de Strasbourg) et laïcs, au premier rang desquels les empereurs. Ces derniers favorisent leur autonomie. Ainsi naissent les villes impériales (die Reichsstädte), qui ne dépendent que de l’empereur : on dit qu’elles bénéficient de l’« immédiateté d’Empire ». D’autres villes, qui s’émancipent progressivement de la domi­nation d’un prince-évêque, sont appelées villes libres (freie Städte).

Strasbourg correspond au second cas de figure : la métropole alsacienne, toute affairée qu’elle est à l’élé­vation d’une cathédrale gothique, met fin au pouvoir de l’évêque à la bataille de Hausbergen en 1262. Le conseil des bourgeois, qui était déjà en place, devient l’instance suprême de l’administration de la ville. Les privilèges des bourgeois augmentent. Le mouvement gagne d’autres villes : un conseil apparaît à Colmar, Mulhouse, Obernai… Petit à petit, les artisans re­joignent les patriciens dans les conseils. Au XIVe siècle, les villes perfectionnent leurs institutions. Le développement économique se poursuit.

Face à l’affaiblissement des empereurs, les villes impé­riales s’unissent. En 1354, Wissembourg, Haguenau, Rosheim, Obernai, Sélestat, Colmar, Turckheim, Kaysersberg, Munster et Mulhouse concluent une alliance, le Zehnstädtebund, qu’on appellera plus tard la Décapole. Son objectif est le règlement des conflits internes et externes et la préservation de l’immédiateté d’Empire.

La bataille de Hausbergen du 8 mars 1262 vue par Emile Schweizer.
Rosheim, l'une des villes qui forment le Zehnstädtebund (Décapole).

XIIIe- XVe siècle - La montée en puissance des Habsbourg

Dans la cathédrale de Speyer, sculpté par Ludwig Schwanthaler, le tombeau de Rodolf der I. (Rodolphe Ier), premier empereur de la lignée des Habsbourg.

De 1250 à 1273, le Saint-Empire romain germanique n’a plus d’empereur : c’est ce qu’on appelle le Grand Interrègne. Les nobles alsaciens, qui ont fondé des seigneuries sous les Hohenstaufen, en profitent pour étendre leur pouvoir. L’une de ces familles nobles connaît un destin particulier : les Habsbourg. Origi­naires de Suisse, possibles descendants des ducs d’Al­sace, les Habsbourg ont acquis au début du XIIe siècle le titre de landgraves de Haute-Alsace, continuation du titre de comte de Sundgau. Au XI1L siècle, Ro­dolphe IV de Habsbourg soutient le mouvement d’émancipation des villes alsaciennes.

En 1273, l’élection de Rodolphe à la tête du Saint-Em­pire romain germanique met fin au Grand Interrègne. Bientôt, celui qui s’appelle maintenant Rodolphe I » conquiert les vastes duchés d’Autriche et de Styrie (1278) ; d’autres territoires environnants s’y ajoutent. Les possessions alsaciennes deviennent secondaires dans le patrimoine des Habsbourg. Elles constituent, avec Fribourg-en-Brisgau et d’autres territoires, l’Au­triche antérieure ( Vorderösterreich).

Rodolphe Ier échoue à transmettre la couronne impé­riale à son fils. Il faut attendre 1438 pour qu’un Habs­bourg soit à nouveau à la tête du Saint-Empire : Albert II. Suite à son décès brutal, c’est son cousin Frédéric III qui lui succède. Le fils de Frédéric III, Maximilien Ier, accède à son tour au trône impérial (1508). Il fait grandir la puissance des Habsbourg par une habile politique de mariages. Son petit-fils et successeur sur le trône impérial, Charles Quint (1520), hérite ainsi du duché de Bourgogne, avec les Pays-Bas, et de l’Es­pagne, avec son immense empire colonial : la puis­sance des Habsbourg est à son apogée.

Pendant ce temps, l’Alsace a connu bien des événe­ments, sur fond de morcellement territorial. Citons : des épidémies de peste (1313, 1349), des incursions de bandes armées en marge de la guerre de Cent Ans (1365-1444), l’achèvement de la flèche de la cathé­drale de Strasbourg (1439), un premier mouvement de révolte paysanne appelé Bundschuh (1493).

XVe - XVIe siècle - La Renaissance, l’Humanisme et la Réforme

A Strasbourg, la statue de Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg.

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, l’Europe quitte le Moyen Age et entre dans la Renaissance. Une invention est le marqueur de cette nouvelle époque : l’imprimerie. Le procédé a été mis au point vers 1453 à Mayence par Johannes Gutenberg, qui avait vécu une décennie à Strasbourg. L’imprimerie se développe en Alsace. En 1492, la découverte d’un continent au-delà de l’Atlantique élargit les horizons des Européens et bouleverse leurs représentations du monde. Le philologue alsacien Matthias Ringmann inventera avec le cartographe Martin Waldseemüller le nom « Amérique », en hommage à l’explorateur Amerigo Vespucci.

La Renaissance est la période de l’humanisme, une nouvelle approche de la civilisation antique, mêlant héritages gréco-romain et chrétien, au moyen d’une étude approfondie des textes antiques et des langues anciennes. La vallée du Rhin est un des foyers de cette aventure intellectuelle. Sélestat est au cœur du réseau humaniste alsacien, entre Strasbourg et Bâle. Son école latine, qui a formé le pédagogue et historien Ja­kob Wimpfeling ou encore le philologue Beatus Rhe- nanus – qui léguera sa riche bibliothèque à la Ville -, gagne en renommée.

De profonds changements ont aussi lieu sur le terrain religieux. En 1517, le théologien Martin Luther pu­blie ses 95 thèses dénonçant les abus et la corruption de l’Eglise, notamment le commerce des indulgences. L’impossibilité de réformer l’Eglise de l’intérieur di­vise la chrétienté occidentale entre catholiques et pro­testants. L’Alsace voit sa métropole, Strasbourg, pas­ser au protestantisme sous l’égide de Martin Bucer. D’autres villes et seigneurs font de même.

L’Alsace du XVIe siècle est une région prospère. Les bâtiments publics et privés de cette époque, avec leur architecture s’inspirant de l’Antiquité (symétrie, ré­gularité, équilibre des motifs) en témoignent. Mais la guerre des Paysans qui a secoué l’Alsace en 1525 et sa répression féroce par le duc de Lorraine montrent que l’époque fut aussi celle de fortes tensions sociales.

1618-1648 - La guerre de Trente Ans

La guerre de Trente Ans est un conflit politico-reli­gieux qui ravage le Saint-Empire romain germanique de 1618 à 1648. Elle commence par la révolte des protestants de Bohême contre leur roi catholique de la maison de Habsbourg. Rapidement, le conflit s’étend : les princes catholiques du Saint-Empire, en appui des Habsbourg qui entendent réaffirmer l’au­torité impériale, affrontent les princes protestants. Plusieurs puissances européennes entrent également dans le conflit.

La guerre fond sur l’Alsace en 1621, avec l’arrivée d’une armée de mercenaires conduite par Ernst von Mansfeld, condottière au service de l’Union protes­tante. La région est le théâtre de combats et de des­tructions pendant deux ans. Puis la guerre s’éloigne, avant de revenir, de plus belle, en 1632, avec les Sué­dois, entrés dans le conflit l’année précédente en sou­tien des princes protestants allemands. Une grande partie de l’Alsace passe sous leur contrôle. Les pil­lages et exactions de l’armée suédoise – composée en grande partie de mercenaires – ont marqué les mé­moires, au point qu’on parle en Alsace, comme dans d’autres régions, de Schwedenkrieg pour désigner la guerre de Trente Ans.

La France de Louis XIII et Richelieu, soucieuse de réduire la puissance des Flabsbourg qui, souverains de l’Espagne et du Saint-Empire, l’encerclent, sou­tient financièrement l’intervention suédoise. A partir de 1633, elle prend pied en Alsace, où elle renforce sa présence en 1634 puis en 1639. La guerre fait rage dans la région jusqu’à la fin de cette décennie.

En 1648, les traités de Westphalie (Munster et Os­nabrück) mettent fin au conflit, d’où l’empereur sort perdant. Par le traité de Munster, les Habsbourg et l’Empire cèdent à la France tous leurs biens et droits en Alsace, essentiellement les terres autrichiennes de Haute-Alsace et le grand bailliage impérial, dont dé­pendait la Décapole. La France garantit l’immédiateté d’Empire aux villes et aux seigneurs d’Alsace : les liens avec le Saint-Empire, défendus à la table des négociations par les représentants de Strasbourg et de Colmar, ne sont donc pas rompus.

A Ernolsheim-lès-Saverne, attaque de cavalier durant la guerre de Trente Ans. Gravure de H.U. Franck (1655).

1648-1715 - Les conquêtes et guerres de Louis XIV

1681 : siège et annexion de Strasbourg par Louis XIV.

La rédaction ambiguë du traité de Munster rend la situation très confuse en Alsace, tandis que la Fronde secoue pendant plusieurs années le royaume de France. C’est seulement une fois cette crise passée que la France entreprend d’affermir sa présence, avec la nomination d’un intendant (1655) et la création d’un Conseil Supérieur d’Alsace (1656), bientôt re­nommé Conseil Souverain d’Alsace. L’objectif est de traduire dans les faits une interprétation du traité de Munster à l’avantage de la France, et de transformer ainsi l’Alsace en une province du royaume.

Face aux prétentions de la monarchie française, les villes de la Décapole en appellent au Saint-Empire. La guerre de Hollande (1672-1678), qui oppose la France à l’Empire, offre à Louis XIV l’occasion de soumettre les villes libres impériales d’Alsace, dont les remparts sont démantelés. Strasbourg, qui reste une ville libre, abandonne sa neutralité et fait passer en Alsace l’armée impériale. L’Alsace souffre à nou­veau terriblement de la guerre : Turckheim en 1675, Haguenau en 1677, etc. Le traité de Nimègue (1679) acte l’intégration pleine et entière de la Décapole au

royaume de France ; notons que Mulhouse ne fait plus partie de cette union de villes depuis 1515 et son alliance avec la confédération des cantons suisses.

La France continue de grignoter des morceaux d’Al­sace en période de paix ; c’est la politique des réu­nions, menée de 1679 à 1684, qui exploite toutes les imprécisions juridiques : les seigneuries d’Alsace sont intégrées au royaume. En 1681, le plus gros morceau tombe dans l’escarcelle française : Strasbourg, encer­clé par une armée de 35 000 hommes, capitule.

Louis XIV mènera encore d’autres guerres, qui n’épargneront pas l’Alsace, et de nouveaux traités – Ryswick en 1697, Rastatt en 1714 – confirme­ront sa souveraineté sur la région. Vauban la ceint d’un important système défensif. A l’ombre de ces forteresses, les campagnes, dévastées par la guerre de Trente Ans, se repeuplent. Les immigrés les plus nombreux viennent de Suisse allemande et du sud du Saint-Empire.

1715-1789 - L’Alsace sous Louis XV et Louis XVI

Au XVIIIe siècle, l’Alsace est une province du royaume de France dirigée, comme les autres pro­vinces, par un gouverneur, détenteur du pouvoir militaire, et par un intendant, à la tête de l’admi­nistration. Au niveau des villes et des seigneurs, la surveillance de la monarchie s’exerce respectivement par les préteurs royaux et les régents.

Sur le plan économique, cependant, l’Alsace présente un profil peu courant, puisqu’elle est dite « à l’instar de l’étranger effectif », ce qui signifie que la province se trouvait à l’extérieur des barrières douanières du royaume : l’activité commerciale était toujours tour­née vers le Saint-Empire romain germanique. Ce sta­tut ne l’exemptait cependant pas de lourds impôts.

Il faut noter que l’Alsace n’était reliée pendant long­temps au reste du royaume que par de minces bandes de terre : au nord, par un « corridor » traversant la Lorraine indépendante et aboutissant à Saverne ; au sud, par la Franche-Comté. C’est seulement en 1766, avec l’annexion du duché de Lorraine par la France, que l’Alsace se retrouve juxtaposée au reste du royaume. Encore subsiste-t-il quelques enclaves indépendantes entre Alsace et Lorraine (principau­té de Salm-Salm, comté de Sarrewerden). Au milieu de la Haute-Alsace, Mulhouse demeure une Répu­blique indépendante alliée aux cantons suisses : la ville connaît alors un premier essor industriel.

Si l’Alsace n’est pas épargnée par la guerre de Suc­cession d’Autriche (1740-1748) et supporte à cette occasion de lourdes charges, le XVIIIe siècle reste globalement, jusqu’à la Révolution française, une période de paix pendant laquelle l’agriculture pro­gresse : les campagnes retrouvent leur prospérité. Elles voient aussi le développement d’écoles, où l’on enseigne généralement en allemand. Les villes sont les lieux où la bourgeoisie autochtone, qui s’enrichit et apprend le français, rencontre les fonctionnaires royaux, tandis que les efforts de la monarchie pour faire reculer le protestantisme s’atténuent à mesure que les Lumières progressent.

Ludwig von Nassau-Saarbrücken

1789-1815 - La Révolution et l’Empire

"Le chant de l'armée du Rhin" : Rouget de Lisle dans les salons du maire de Strasbourg.

Modérés dans leurs revendications lors de la rédac­tion des cahiers de doléances, les Alsaciens se font ré­volutionnaires lorsqu’arrive la nouvelle de la prise de la Bastille en juillet 1789 : émeutes et pillages agitent toute la province. Cette dernière disparaît en 1790, avec la création des départements, laissant place au Bas-Rhin et au Haut-Rhin. La mosaïque territoriale d’Ancien Régime n’existe plus et l’Alsace, soumise aux mêmes lois que le reste du pays, se trouve désor­mais du côté français de la barrière douanière, établie sur le Rhin.

En avril 1792, la France déclare la guerre à l’Au­triche. Rouget de Lisle, un Jurassien en garnison à Strasbourg, y compose un chant révolutionnaire qui deviendra La Marseillaise. Bientôt, la monarchie constitutionnelle fait place à une République qui ins­taure la Terreur. La déchristianisation est mal vécue par les Alsaciens, qui vivent dans la crainte des exé­cutions. Si la République communique en allemand, son projet est la francisation de l’Alsace : une dépor­tation de sa population est même envisagée.

En 1793, les troupes autrichiennes commandées par l’Alsacien Wurmser prennent Wissembourg et Haguenau et y sont bien accueillies. Lorsque l’armée française reprend le terrain perdu, entre 30 et 40 000 Alsaciens emboîtent le pas des Autrichiens en re­traite. Les enclaves à l’intérieur du territoire français sont annexées : le comté de Sarrewerden est rattaché au Bas-Rhin (1793) et Mulhouse est absorbée par le Haut-Rhin (1798), qui se voit bientôt rattacher, au sud, Porrentruy et Delémont (1800).

Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir en 1799 et se fait couronner empereur en 1804. Son régime d’ordre, rétablissant notamment la paix religieuse, recueille l’approbation de la population. Plusieurs Alsaciens font de belles carrières militaires et les vétérans de la Grande Armée entretiendront long­temps la mémoire de l’empereur. Après la chute de Napoléon, en 1815, le Bas-Rhin perd les territoires au nord de la Lauter et le Haut-Rhin est amputé de son extension de 1800 . Le poète Ehrenfried Stoeber se prononce pour le maintien de l’Alsace en France.

1815-1871 - L’industrialisation et l’identité alsacienne

Sur le plan politique, l’Alsace entérine, à l’instar du reste de la France, les changements de régime qui s’opèrent à Paris, passant de la Restauration à la Monarchie de Juillet, puis à la Deuxième République et finalement au Second Empire ; mais elle est aussi remuante à l’occasion, comme lors de la Révolution de 1848, qui donne lieu à des émeutes antisémites. La vie politique alsacienne reste dominée par quelques familles de no­tables, bien intégrées au système politique français.

Après la chute de Napoléon, l’Alsace doit orienter son économie vers l’intérieur de la France. Une cinquan­taine d’années paisibles facilitent cette intégration, favorisée par la construction précoce de voies ferrées, l’aménagement de canaux ou de nouvelles routes. La région, encore agricole, s’industrialise et s’urbanise. Mulhouse, avec ses 6 000 habitants vers 1800, connaît un essor démographique considérable, dépassant Colmar comme première ville du Haut-Rhin et at­teignant 60 000 habitants dans les années 1860. Si la surpopulation rurale fait grossir la classe ouvrière dans les villes d’Alsace, elle alimente aussi l’émigration vers la Russie, l’Amérique ou encore l’Algérie.

Sur le plan culturel, l’Alsace reste majoritairement ger­manophone. L’allemand domine notamment à l’école primaire jusqu’au milieu du siècle, après quoi une po­litique de francisation est menée. Cette politique n’est pas sans créer un certain émoi au sein des clergés ca­tholique et protestant. C’est également en allemand que paraissent la plupart des journaux. Une identité régionale s’éveille dans cette province française de langue allemande.

Le 19 juillet 1870, la France de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse, qui peut compter sur le soutien des autres Etats allemands (à l’exception de l’Autriche). Plusieurs combats importants se déroulent en Alsace, avec la bataille Froeschwiller-Woerth, le siège de Stras­bourg, etc. En quelques mois, la France perd la guerre. L’Allemagne, constituée en Empire le 18 janvier 1871, réclame l’Alsace. Les députés alsaciens, élus en février 1871, s’y opposent, mais la France cède.

Après sa capture à Sedan, Napoléon III rencontre Bismarck.

1871-1918 - L’Alsace-Lorraine, un Reichsland autonome

Le siège du Landesaussschuss puis du Landtag. Construit entre 1888 et 1892 par les architectes Hartel et Neckermann, il abrite aujourd'hui le Théâtre national de Strasbourg. Aucune signalétique ne mentionne l'histoire du bâtiment.
L'elsässische Zuckerfabrik - aujourd'hui Sucrerie d'Erstein - est fondée en 1893 par le baron Hugo Zorn von Bulach, alors président du Landwirtschaftsrats für Elsaß-Lothringen (Conseil de l'agriculture pour l'Alsace-Lorraine), des industriels et des agriculteurs.

Par le traité de Francfort du 10 mai 1871, l’Alsace – sans Belfort – et une partie de la Lorraine passent sous souveraineté allemande pour former une nouvelle entité : le Reichsland Elsaß-Lothringen, une dénomi­nation qui signifie que ce territoire est une proprié­té commune de tous les Etats de l’Empire allemand (royaumes de Prusse, de Bavière, etc.). Il est, de ce fait, placé sous la tutelle de l’empereur.

Rapidement, la question de la représentation politique de la population se pose. Un Landesausschuß, c’est-à-dire une assemblée régionale, est créée en 1874. Ses pouvoirs sont étendus en 1877 : elle exerce désormais une partie du pouvoir législatif et budgétaire, ce qui est confirmé en 1879 lors de la création d’un gouver­nement. Les premières décennies voient s’opposer les protestataires, qui dénoncent le traité de Francfort, et les autonomistes, qui revendiquent pour l’Alsace-Lor­raine le même statut que les autres composantes de l’Empire allemand. A la fin du siècle, toutes les forces politiques alsaciennes sont autonomistes. En 1911, elles obtiennent un parlement (Landtag) ; le pouvoir impérial continue cependant d’exercer son contrôle.

La période est marquée par la poursuite de l’urbanisa­tion, par la modernisation des villes (Neustadt à Stras­bourg), l’essor économique, les progrès sociaux. D’au­cuns parlent d’un « âge d’or culturel », avec des artistes comme le marqueteur Charles Spindler, qui s’inspire à la fois du Jugendstil (Art Nouveau) et des traditions populaires, le peintre et dramaturge Gustave Stoskopf, fondateur du Théâtre Alsacien, ou encore le peintre Léo Schnug, créateur des fresques du Haut-Koenigsbourg. Le père de Schnug est un Altdeutscher, un de ces nombreux Allemands du reste de l’Empire venus s’établir en Alsace.

Arrive la Première Guerre mondiale. Les Alsaciens se battent, comme citoyens allemands, dans l’armée allemande. L’armée française conquiert le sud-ouest de la Haute-Alsace dès 1914 ; des combats sanglants ont lieu dans les Vosges. Suite à l’armistice, les Fran­çais prennent possession de toute l’Alsace.

1918 -1939 - L’entre-deux-guerres

Les troupes françaises qui entrent dans les villes d’Al­sace en novembre 1918 sont accueillies par des foules heureuses de la fin du conflit. Les images de ces jour­nées servent à justifier une réannexion sans plébiscite. Pourtant, la population est divisée, et dès les premiers mois plusieurs mesures créent un « malaise » : intro­duction de cartes d’identité sur des critères ethniques destinées à distinguer les Alsaciens de pure souche des Altdeutschen et enfants de couples mixtes ; expulsions massives d’Altdeutschen ; épuration administrative, etc.

Un Commissariat général est créé à Strasbourg en mars 1919 pour administrer l’Alsace et la Moselle ; les lois locales sont provisoirement maintenues, mais il n’y a plus d’autonomie. Le traité de Versailles du 28 juin 1919 officialise un retour à la France déjà effectif. Le Commissariat général disparaît en 1924. Cette même année, le président du Conseil Edouard Herriot annonce sa volonté d’introduire en Alsace les lois laïques et l’école non-confessionnelle. Les Alsa­ciens protestent, le projet n’aboutit pas.

Le mécontentement de nombreux Alsaciens face à la gouvernance française et à la politique d’assimila­tion, notamment linguistique, ne tarde pas à avoir une traduction politique. Des partisans de l’autono­mie créent un journal en 1925 ; leur cercle s’élargit en 1926 avec la constitution d’un programme commun par des personnalités de différents bords. La répression judiciaire n’empêche pas les succès électoraux : grâce à une stratégie d’alliance des différents courants, les au­tonomistes conquièrent, avec leurs alliés communistes – sur une ligne indépendantiste – nombre de cantons, de circonscriptions et, en 1929, les mairies de Stras­bourg et Colmar.

Les années 1930, marquées par la crise économique mondiale et de fortes tensions internationales suite à l’arrivée au pouvoir de Hitler en Allemagne, voient les autonomistes subir quelques revers (Strasbourg et Colmar sont perdus). Mais ils restent un élément important du paysage politique alsacien, dominé par les régionalistes du parti catholique, partisans de la décentralisation.

Des cartes d'identité pour une épuration ethnique.
Expulsion par l’armée d’occupation française de citoyens du Land Elsaß-Lothringen.

1939 -1945 - La Seconde Guerre mondiale

Karl Roos, fusillé par les Français.

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale le 1″ septembre 1939 a des répercussions très fortes pour l’Alsace. Rapidement, toute la population civile des communes situées le long de la frontière alle­mande est évacuée dans le sud-ouest de la France ; parmi ces communes, il y a Strasbourg. D’autres éva­cuations suivent, début 1940.

Sur la ligne Maginot, les soldats français attendent les combats, mais rien ne se passe : c’est la Drôle de guerre. Plusieurs autonomistes, suspectés de liens avec l’Allemagne, sont arrêtés : Karl Roos, figure historique du mouvement, est fusillé. En mai 1940, Hitler lance son offensive dans les Ardennes, et, en cinq semaines, la France est défaite. L’armistice n’évoque pas l’Alsace, mais Hitler l’annexe de fait. Avec le Bade, elle forme le Gau Oberrbein, tenu par le zélé Gauleiter Robert Wa­gner. A l’été 1940, la plupart des évacués du sud-ouest de la France rentrent en Alsace.

Robert Wagner entreprend de défranciser l’Alsace : tout ce qui rappelle la France (statues de généraux napoléoniens, etc.) disparaît du paysage ; les prénoms sont germanisés, de même que les noms de famille non germaniques, etc. Mais le Gauleiter a aussi pour mission de nazifier la région : il expulse Juifs et oppo­sants ; le parti nazi encadre la population et introduit les organisations de masse liées au parti, comme les Jeunesses hitlériennes. Ceux qui ne respectent pas les nouvelles règles sont envoyés au « camp de sûreté » de Schirmeck. En 1941 ouvre le camp de concentration du Struthof.

La même année, le service de travail obligatoire (Reichsarbeitsdienst) est introduit pour tous les jeunes de 17 à 25 ans. Pour les hommes, le service militaire obligatoire est acté le 25 août 1942 : plus de 100 000 Alsaciens sont incorporés, ce sont les Malgré-nous. Ils combattront principalement en URSS : nombre d’entre eux périront, dont beaucoup dans le camp de concentration soviétique de Tambov. A partir de 1943, les civils alsaciens vivent sous la menace des bombardements alliés. En novembre 1944 débute la bataille d’Alsace : Américains et Français rencontrent localement une forte résistance des troupes alle­mandes, dont ils ne viennent à bout qu’en mars 1945.

1945 -... - L’Alsace en crise d’identité

En 1945, l’Alsace célèbre sa libération. La France y entreprend une épuration plus vaste qu’ailleurs qui s’emploie à associer nazisme et autonomisme. La dé­fense des spécificités alsaciennes paraît suspecte. La population est invitée à parler le français, l’allemand est banni de l’école primaire (puis facultatif), la presse passe au français… Le drame des Malgré-nous suscite rancune vis-à-vis de l’Allemagne, mais aussi vis-à-vis de la France, lorsque 13 Malgré-nous sont condam­nés au procès du massacre d’Oradour-sur-Glane.

En 1949, Strasbourg est choisi comme siège du Conseil de l’Europe, institution promouvant les droits de l’homme : la ville jusqu’alors disputée de­vient symbole de réconciliation. En 1979, le Conseil de l’Europe est rejoint par le Parlement européen, désormais élu au suffrage universel direct par les ci­toyens de la Communauté économique européenne. On construira pour le Parlement européen un bâti­ment spécifique, inauguré en 1999.

Dans l’ambiance de mai 68, un mouvement cultu­rel alsacien se structure et tente de sensibiliser la po­pulation à la sauvegarde de sa langue. L’allemand se renforce à l’école. Des revendications régionalistes se font entendre, en Alsace comme ailleurs. En 1982, l’Alsace, « région de programme » depuis 1956, devient une collectivité territoriale : elle réunit le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, mais pas le Territoire de Belfort, rattaché à la Franche-Comté. Des écoles bi­lingues ouvrent bientôt leurs portes. Mais la politique de francisation a produit ses effets : au début du XXIe siècle, les enfants dialectophones ne sont plus qu’une infime minorité.

En 2013, un projet de conseil unique, fusionnant conseil régional et conseils départementaux, est sou­mis à référendum : le Bas-Rhin vote oui, le Haut- Rhin non. En 2015, la réforme territoriale de Fran­çois Hollande raye l’Alsace de la carte des régions : depuis 2016, elle est fusionnée avec les anciennes régions Lorraine et Champagne-Ardenne dans une entité baptisée Grand Est. Les Alsaciens sont mécon­tents. En 2021 est créée la Collectivité européenne d’Alsace, fusion des deux départements alsaciens, mais toujours à l’intérieur du Grand Est. Le débat sur l’avenir institutionnel de l’Alsace reste ouvert.

A Strasbourg, le Conseil de l'Europe.
Le 10 novembre 2018, colloque fondateur d'Unsri Gschicht.